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Batterie pour véhicules électriques (photo d'illustration)
D'ici 2030, le Maroc pourrait concurrencer l'Europe dans le secteur des batteries pour véhicules électriques, rapporte le magazine marocain Challenge citant un rapport britannique.
Grâce aux subventions de l'État, explique le média, les usines marocaines devraient être en mesure au cours des six prochaines années de produire des batteries lithium-fer-phosphate (LFP) à un coût de 72 dollars par kilowattheure (kWh), talonnant les 68 dollars par kWh des batteries produites en Europe.
Le document cité par Challenge souligne également qu'au cours des six prochaines années, le Maroc sera «le seul pays africain à disposer de capacités de production de cathodes», composant majeur des batteries pour véhicules électriques.
Selon Challenge, outre sa stabilité politique et sa proximité avec l'Europe, le Maroc possède, en effet, des réserves importantes de matières premières essentielles pour les batteries, «qui font du Royaume une plaque tournante de premier plan pour la production de batteries en Afrique».
Le gouvernement marocain a également préparé le terrain, ces dernières années, avec l'aménagement de pôles industriels, notamment à Tanger et Kénitra, qui jouent un rôle central dans le développement de l'industrie des batteries pour véhicules électriques dans ce pays nord-africain.
Grâce à ces atouts, le Maroc attire ainsi de nombreux investisseurs internationaux dans le domaine de l'industrie automobile.
Large coopération avec la Chine
Secteur déclaré stratégique par ce pays nord-africain, l'industrie des batteries attire particulièrement Pékin. Leader mondial dans ce domaine en tant que producteur des minéraux nécessaires à la fabrication de ces batteries, la Chine en est déjà à son troisième grand investissement dans le secteur au Maroc.
Le 6 juin à Rabat, le géant chinois Gotion High Tech officialisait la construction d'une «giga-factory» de fabrication de batteries pour véhicules électriques à Kénitra, au nord-ouest du Maroc, avec un montant d'investissement de 1,3 milliard de dollars. En septembre 2023, CNGR Advanced Material, fabricant chinois de composants de batteries, avait annoncé qu'il s'associait à Al Mada, un conglomérat appartenant à la famille royale marocaine, pour investir 2 milliards de dollars dans la construction d'une usine de matériaux cathodiques.
Le chinois Zhejiang Huayou Cobalt et le fabricant chimique sud-coréen LG Chem avaient précédemment révélé leur intention de construire une raffinerie de lithium et une usine de matériaux cathodiques au Maroc.
L'industrie automobile en plein essor
Le Maroc est déjà le premier producteur de voitures sur le continent africain et dispose actuellement d'une capacité de production de 700 000 unités par an, selon les chiffres officiels cités par les médias locaux.
En 2023, le marché automobile marocain comprenait 24 marques et 82 modèles NEV (New Energy Vehicles) contre 18 marques et 71 modèles en 2022, rapporte le magazine Challenge.
Selon les chiffres de l'Office des changes du Maroc, le pays maghrébin a produit un total de 535 825 voitures en 2023, dont 464 864 exportées vers l'UE, enregistrant un chiffre d'affaires avoisinant les 13,7 milliards de dollars.
Ce chiffre d'affaires englobe également les gains générés par la vente de composants automobiles, dont les câblages, les sièges et les intérieurs de véhicules, précise l'Office des changes dans son rapport annuel sur le commerce extérieur du Maroc, soulignant que les exportations du secteur affichaient en 2023 une hausse de 28,4% par rapport à l'année précédente.